lundi 17 mars 2014

En bref !

Déterminer, à l'oreille, l’âge des éléphants, Sciences & Avenir, 08/03/14, 11h30
Joël Ignasse

Trahi par sa trompe : il est possible d’estimer l’âge d’un éléphant sur la base du grondement qu'il émet.
Trompe. Grâce à son organe nasal allongé - la trompe que les spécialistes appellent aussi "proboscis" - l’éléphant peut émettre un vaste éventail de bruits : il barrit, siffle mais gronde également.
Ces grondements sont des sons puissants avec des fréquences dans la gamme des infrasons qui peuvent se propager sur plusieurs kilomètres. Il est connu que ces sons peuvent être utilisés pour compter les éléphants à distance mais c’est la première fois qu’ils sont utilisés pour déterminer leur âge.
Une technique pour améliorer la protection des troupeaux
Dans la revue Bioacoustics, des scientifiques de l’université de Vienne en Autriche expliquent qu’ils ont réussi, à force d’écoutes et d’observations, à identifier des modèles de fréquence dans les grondements que les éléphants utilisent pour s’appeler entre eux.
Ces modèles peuvent servir à identifier l’âge de l’individu qui gronde. De nombreux essais, menés sur des spécimens d’Afrique, indiquent que cette technique permet de discriminer avec 95% de réussite un éléphanteau d’un adulte et avec 70% d’efficacité le degré de maturité des jeunes éléphants.
Conservation. "Les éléphants produisent des sons avec des fréquences incroyablement basses qui voyagent sur de nombreux kilomètres. Mais ce qui est encore plus étonnant, c'est que ces sons peuvent être utilisés pour évaluer leur nombre mais aussi les âges des éléphants sur de grandes distances. C'est un outil puissant pour la conservation, moins invasive et plus rentable que les autres méthodes telles que la radioidentification ou le suivi GPS", a ainsi expliqué Andrew Horn, rédacteur en chef de Bioacoustics.
Le contrôle et la surveillance des populations d'éléphants est de plus en plus nécessaire car le braconnage, les perturbations humaines, la perte d'habitat menacent gravement les populations d'éléphants dans le monde entier.
<http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/20140307.OBS8860/determiner-a-l-oreille-l-age-des-elephants.html>
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Enchères record d'ivoire d'éléphant à Cannes, AFP, 08/03/14, 20:45

Nice (AFP) - Des trophées d'éléphants tirés avant 1976 -dont la vente est donc légale- sont partis samedi à des "prix record pour la France", notamment un lot de 120 kg emporté par un riche Qatari pour 125.000 euros, a indiqué à l'AFP Alexandre Debussy, directeur associé de la maison de vente Cannes Enchères.
Ce lot exceptionnel, "tiré en 1966 par un chasseur italien au Kenya, était composé de deux défenses de 260 et 237 cm", a-t-il précisé.
Un autre lot de 69 kg (des défenses de 230 et 232 cm), issu d'un éléphant tiré en Centrafrique dans les années 1960, est parti à 68.750 euros, acheté par un collectionneur arménien présent dans la salle.
Enfin, 3e lot record : une paire de 229 et 225 cm de Centrafrique vendue à 62.500 euros à un courtier chinois, également présent dans la salle.
"Le prix de vente au kg tournait pour ces lots autour de 800 à 1.000 euros le kg, alors qu'ils étaient estimés entre 300 et 500 euros le kg", s'est félicité M. Debussy.
Au total, 600 kg d'ivoire, soit 47 défenses séparées en 27 lots, ont été dispersés sous le marteau, pour un montant total de 520.000 euros.
"Enormément d'acheteurs chinois", très friands de ce genre d'objets -car "en Chine, c'est un signe extérieur de richesse"-, et "de courtiers venus de l'Europe entière ont assisté à la vente", a-t-il souligné.
Beaucoup de retraités ayant vécu en Afrique et revenus sur la Côte d'Azur pour passer leurs vieux jours se séparent, "du fait de la faiblesse de leur pension et de la cherté de la vie, de ces défenses, souvenirs de leur vie là-bas auxquels ils sont souvent très attachés", explique Alexandre Debussy, spécialiste de ce genre de vente.
Un moratoire sur les ventes d'ivoire à l'international a été décrété en 1989 mais, pour des objets importés avant 1976, des dérogations au règlement de la Convention internationale sur le commerce des espèces protégées (Cites ou Convention de Washington), très encadrées, sont possibles, notamment au sein de l'Union européenne (UE).
La vente de défenses ou d'objets en ivoire dont il est possible de prouver qu'ils sont entrés dans l'UE avant 1990, date d'entrée en vigueur du moratoire, est également légale.
<http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-Encheres-record-d-ivoire-d-elephant-a-Cannes.htm?&rub=20&xml=newsmlmmd.urn.newsml.afp.com.20140308.cf0646a8.a6f4.4c80.b20f.7fdadba46909.xml>
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Les éléphants détectent les prédateurs humains au son de leur voix, AFP, 10/03/14, 20:50
Jean-Louis Santini

Washington (AFP) - Les éléphants sont capables de reconnaître la voix de certains humains qui représentent un danger, une découverte qui tend à montrer que les pachydermes distinguent les groupes ethniques, le sexe et l'âge de leurs prédateurs, révèlent lundi des chercheurs britanniques.
Cette recherche a été menée dans le parc national Amboseli au Kenya. Les auteurs de l'étude ont fait entendre à des groupes d'éléphants des enregistrements de voix de deux groupes ethniques vivant dans la région.
Tout d'abord des Maasaï, des éleveurs de vaches et de chèvres qui se disputent périodiquement avec les éléphants l'accès à l'eau et aux espaces pour faire paître leurs animaux, et les Kamba ensuite, des agriculteurs qui représentent une menace nettement moins grande.
L'expérience montre que les éléphants faisaient preuve d'un comportement bien plus défensif, comme le fait de se regrouper et de renifler, lorsqu'ils entendaient des voix d'hommes Maasaï que lorsque des voix d'hommes Kamba leur étaient diffusées.
Ils étaient également moins défensifs en entendant des voix de femmes et de jeunes garçons Maasaï. Ces deux derniers groupes ne participent pas aux confrontations avec les pachydermes, ce qui indiquerait que les éléphants prennent en compte le sexe et l'âge des humains pour déterminer les situations les plus menaçantes.
Des études précédentes avaient déjà montré que les familles d'éléphants africains avaient davantage de réactions de peur à l'odeur de vêtements portés par des hommes Maasaï. Les éléphants devenaient également agressifs à la vue d'étoffe rouge, la couleur typique des vêtements des Maasaï.
"Reconnaître des prédateurs et évaluer le degré de menace qu'ils représentent est une capacité essentielle de survie pour un grand nombre d'animaux sauvages", souligne Karen McComb, une spécialiste de la communication des mammifères à l'Université du Sussex au Royaume-Uni, principal auteur de cette recherche parue dans les Comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS).
"Les prédateurs humains représentent un défi particulièrement intéressant dans le sens où différents groupes peuvent signaler des degrés de danger extrêmement variés pour les animaux vivant autour d'eux", explique-t-elle.
- "Subtilités vocales" -
Graeme Shannon, chercheur à l'Université du Sussex et l'un des co-auteurs de l'étude, souligne que cet attribut dont les éléphants sont dotés a aussi l'avantage de servir de système d'alerte précoce, surtout si le danger ne peut pas encore être repéré de visu.
"La capacité des éléphants à distinguer les hommes Maasaï des hommes Kamba lorsqu'ils prononcent la même phrase dans leur dialecte respectif laisse penser que les éléphants sont capables de saisir les subtilités vocales dont sont riches les langues humaines", relève ce chercheur.
Selon lui, "cette capacité sophistiquée doit probablement être acquise par les plus jeunes éléphants qui l'apprennent des femelles plus âgées conduisant le groupe".
Les éléphants sont organisés selon un système de matriarcat, les mâles quittant le groupe à l'adolescence, entre douze et quinze ans.
"C'est un apprentissage social: ils observent les autres éléphants du groupe plus âgés répondre à une menace à laquelle ils ont été confrontés dans leur vie, apprenant ainsi que certains groupes humains constituent un plus grand danger que d'autres", a-t-il expliqué à l'AFP.
Les éléphants testés étaient âgés de 25 à 60 ans et "tous semblaient très bons pour faire la distinction entre les hommes Maasaï et Kamba. Les plus vieux excellaient pour faire la différence entre les jeunes garçons et les adultes Maasaï".
Les vieux éléphants sont aussi capables de compter le nombre de lions dans un groupe et de distinguer les cris émis par un mâle et une femelle, a indiqué Graeme Shannon citant une étude passée.
"Les éléphants n'utilisent pas d'outils, contrairement à d'autres animaux, mais ils sont très sophistiqués car dotés de capacités d'amasser des informations sociales et écologiques complexes au cours de nombreuses années et d'appliquer ce savoir de façon très détaillée pour trouver la meilleure réponse pour éviter un danger", a-t-il dit, précisant que les dauphins et les orques ont des capacités similaires.
<http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-Les-elephants-detectent-les-predateurs-humains-au-son-de-leur-voix.htm?&rub=20&xml=newsmlmmd.urn.newsml.afp.com.20140310.4c72068d.f7ad.4327.bb21.581ab1b80964.xml>
En savoir plus :
Mammal Vocal Communication and Cognition Research, University of Sussex
<http://www.sussex.ac.uk/psychology/research/cognitivepsychology/vocalcommsandcog>

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