D’après la
CITES, l’Afrique du Sud comprend toujours la majorité des
éléphants d’Afrique, avec près de 55 % des éléphants connus sur le
continent. L’Afrique de l’Est en compte 28 %, et l’Afrique centrale
16 %. En Afrique de l’Ouest, moins de 2 % des éléphants connus du
continent se répartissent dans 13 pays.
Au début du XXe siècle, il y avait 20 millions d'éléphants en Afrique. Leur
nombre est tombé à 1,2 million en 1980 et à moins de 500.000 en 2014, bien que
le commerce d'ivoire ait été interdit en 1989, selon la CITES. Or, à cause du
commerce de l’ivoire, plus de 35 000 éléphants sont tués chaque année,
soit une centaine par jour.
La pauvreté (mesurée par le taux de mortalité infantile) et la faible
gouvernance (mesurée par la capacité de lutte contre la fraude et par les
niveaux de corruption), ainsi que la demande d’ivoire illégal dans les pays
consommateurs sont trois facteurs clés que l’on peut lier à des niveaux plus
élevés de braconnage.
Depuis une dizaine d'années, l’augmentation du braconnage est surtout
due à l’augmentation du pouvoir d’achat des Chinois qui importe 70% de l’ivoire.
En mars 2013, la CITES a identifié huit
pays (
Kenya, Tanzanie, Ouganda, Chine, Malaisie, Philippines, Thaïlande et Vietnam) étant les plus fortement impliqués dans la chaîne du commerce illégal de
l’ivoire, en tant que pays d’origine, de transit ou de destination. La CITES a
alors pris des décisions demandant aux huit pays de mettre en œuvre des plans
d’action nationaux pour l’ivoire afin de lutter contre le braconnage des
éléphants et contre la crise de la contrebande.
Ces décisions se sont traduites par un large éventail d’actions et
d’initiatives - amélioration de la protection sur le terrain, contrôles
douaniers plus efficaces, meilleure utilisation des technologies et de la
criminalistique modernes, renforcement des lois, augmentation des poursuites,
nouvelles campagnes de sensibilisation, destruction des stocks d’ivoire
confisqués, et attribution de financements dédiés à la lutte contre la
criminalité liée aux espèces sauvages.
Une
Marche mondiale pour les éléphants et les rhinocéros a lieu chaque année
depuis 2013 pour interpeller les gouvernements à agir pour stopper le
braconnage car, si rien n’est entrepris à grande échelle, les éléphants
risquent l’extinction de leur espèce. Cette année en 2016, elle aura lieu le 24
septembre, le jour de la COP17 pour la biodiversité qui se tiendra en Afrique
du Sud.
Heureusement, il existe des endroits où les éléphants vivent paisiblement,
protégés par des gardes armés qui les surveillent 24h sur 24. Avec ses 2 millions
d’hectares (pratiquement la moitié de la surface totale des parcs nationaux
sud-africains), le Parc Kruger est le plus grand d’Afrique du Sud (8% du pays).
Par ailleurs, les réserves privées ne sont pas en reste.
Le sud-africain
Lawrence
Anthony, qui a été récompensé de la médaille de la Terre par l’ONU pour avoir
sauvé le zoo de Bagdad en 2003 durant la guerre d’Irak, a décidé d’acquérir une
ancienne réserve de chasse du Zululand en 1998. Un an plus tard, il y accueille
un troupeau de 7 d’éléphants sauvages pour leur éviter d’être abattus.
Quinze
ans plus tard, le troupeau compte près de 30 individus de tous âges. La réserve
doit à présent s’agrandir pour accueillir les nouveau-nés faute de quoi le
programme de contraception devra être renforcé, ce qui n’est pas bénéfique pour
la survie de ces animaux. Heureusement, l
e projet Royal Zulu, conçu par
Lawrence Anthony dès l’acquisition de Thula Thula, est en bonne voie : il
s’agit d’inclure les terres des tribus voisines d’une superficie de 3 500 hectares
dans le périmètre de la réserve qui comprendrait ainsi plus de
8 000 hectares
au total.
Si la solution
est à portée de main, elle demande toutefois un investissement colossal pour l’installation
des clôtures, la création de nouveaux chemins indispensables aux passages des
véhicules de patrouille ou de safaris, sans parler de l’embauche de nouveaux
rangers chargés de surveiller le troupeau et de l’acquisition de matériel de
sécurité.
Françoise Malby Anthony, la femme de Lawrence qui a repris en main la
réserve au décès de son mari, a donc lancé un projet de parrainage des
éléphants de la réserve qui favorisera la protection de la faune sauvage et
favorisera l’emploi des habitants de la région.
Pour parrainer un éléphant, rendez-vous sur le site www.laeo.fr à la
rubrique « contact ».